A Xi’an, la plus belle armée du monde

Il était une fois un empereur brillant et cruel, qui ne craignait guère que la mort et les esprits. Pour adoucir son passage dans l’au-delà, il se fit construire un tombeau aussi grandiose que sa vie : paysans et animaux, scribes et fonctionnaires, musiciens et danseurs, une cour grandeur nature de terre cuite et de bronze, logée sur un site de plus de 50 km2. Des rivières de mercure, une armée de 8.000 soldats – fantassins, archers, cavaliers, chariots – pour le défendre des esprits. Et quelques pièges pour décourager les pillards en chair et en os. Les travaux dit-on commencèrent à son arrivée sur le trône – à 13 ans – et mobilisèrent 700.000 personnes, dont un bon nombre fut tués ou enterrés vivants avec l’empereur pour ne pas trahir les secrets de la construction. Son armée de terre ne comptait pas 2 soldats identiques, chacun peint de couleurs délicates aujourd’hui envolées.

Qin Shi Huang (259 – 210 av JC) traine une sacrée réputation : unificateur et premier empereur de Chine, initiateur de la Grande Muraille et épouvantable tyran, il aurait standardisé les mesures, la monnaie voire l’écriture chinoise, banni les livres et fait brûler les érudits pour asseoir son pouvoir. Les historiens se disputent encore pour démêler le vrai du faux parmi les légendes qui entourent son règne. Pendant ce temps-là, les excavations continuent lentement : les archéologues n’osent pas toucher au tombeau lui-même de peur de l’abimer – ou de tomber sur les pièges qui patientent depuis 2000 ans ?

L’armée de terre cuite a été découverte en 1974 par des paysans du coin. En 2011, au pays du Chai, c’est une attraction touristique de classe mondiale : zones de souvenirs, inutiles voiturettes et autres circuits audioguides vous attendent avant la visite. On peut immortaliser le moment en se faisant photographier au milieu de reproductions de soldats, un peu comme les grands de ce monde qui ont défilé par ici.

Des soldats de terre ou des escadrons de touristes, je ne sais pas ce qui est le plus efficace pour faire fuir les esprits : pour peu qu’il aime la compagnie, l’empereur doit trouver l’au-delà assez distrayant.

L’émotion est pourtant intacte. Ces 2 équipages de bronze semblent prêts à jaillir de leur vitrine.

Au milieu des flashes et des touristes piaillant, on entend presque les chevaux ronger leur mors.


2 commentaires on “A Xi’an, la plus belle armée du monde”

  1. IboIbo dit :

    Clinton, c’est une photo d’une photo ou bien… ;o)
    T’as partagé un plat de nouilles avec Hillary après ?

  2. Marine dit :

    Oui, on a mangé une soupe au mouton tous les 4 après, Bill a sorti son saxo, Chelsea battait en rythme avec ses baguettes sur nos canettes de Tsing Tao… Une soirée vraiment super sympa… (A part ça : 1 mois pour poster, 15 jours pour répondre aux commentaires… je n’arrive pas à refermer cet album de voyage, c’est plus fort que moi 😉


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