Le marché au thé (1) : les marchands

Camille et Sabastien, basés à Canton, tiennent une boutique en ligne de thé haut-de-gamme et vendent du thé à des professionnels du monde entier. Plusieurs fois par semaine en cette saison de récoltes fraîches, ils s’approvisionnent au marché du thé de Fangcun, où sont installés tous les grossistes du secteur. Cette semaine-là ils m’emmènent avec eux à chacune de leurs visites.

C’est comme ça que je découvre les coulisses de ma boisson préférée. 

Le thé qui arrive dans des cartons quel que soit sa noblesse.

Le tri devant la boutique en attendant les clients : le thé arrive « brut », on le débarrasse des brindilles et feuilles cassées.

Lorsqu’on trie un grand thé, ce rebut est bien sûr assez prisé : un joli cadeau pour ses clients préférés par exemple.

Le thé finit dans des emballages flambants qu’on trouve chez un grossiste spécialisé : il est mis sous vide chez chaque marchand de thé.

Vous pouvez aussi le faire emballer dans du papier, votre contact jonglera avec habileté entre feuilles de papier épaisses et boites en bois pour vous pondre un paquet carré bien tenu.

Mais avant d’emballer, on déguste et on discute. Ici pas d’âpres négociations, l’ambiance est détendue. Les marchands nous commandent à manger ou nous font goûter le bambou épicé maison (= de la saucisse épicée en mieux) parce que nous avons une petite faim : le thé ça creuse, surtout le Oolong dont j’apprends qu’il ne faut pas le boire sur un estomac vide. A voir comme nous sommes traités, je ne doute pas que Camille et Sébastien soient de très bons clients.

J’observe les gestes des pros devant le bureau-table de dégustation. Camille souffle légèrement sur les feuilles qu’on lui présente pour mieux sentir leur parfum.

Ballet de la bouilloire, du thé et de la porcelaine : les bouilloires de compétition, la porcelaine qu’on ébouillante avant de déposer les feuilles dans le gaiwan (un petit pot à bords fins et couvercle) et qu’on rince avec la première eau. A la seconde infusion, on peut commencer à déguster.

Au fil de ces infusions très courtes (facilement 10 ou 12 et juqu’à une vingtaine pour un très grand thé), le thé déroule ses arômes. (Nb : n’essayez pas avec votre Earl Grey ou votre thé de Noël hein, ça marchera pas. Si ça vous intéresse je vous raconte dans une prochaine note ce que j’ai appris sur le thé qu’on peut appliquer dans nos théières françaises.)

Et le thé qu’on boit dans tout ça ? (A suivre le 2ème épisode, à l’heure du tea-time en France.)


3 commentaires on “Le marché au thé (1) : les marchands”

  1. Chalkman dit :

    wow, seems it is great to be professional of making a living on all the tea.
    Marine, would you plz introduce what is the lady doing in the 8th pic?
    And what exactly the two dishes are on the left of the 10th pic, are they pickles for the tea??? not sue….

  2. Marine dit :

    Hey Chalkman,
    Sorry for the long time in replying : Chengdu grows on me, you know…
    picture 10 : they are actually homemade spicy bamboo stuff : great !
    And the lady in picture 8 is doing some air-tight packaging.
    and I think you should start to learn French 😉
    See you !

    • Chalkman dit :

      spicy bamboo stuff… i havent know they got this snacks, and it sounds so mysterious.
      i think you are right, i should try to learn French to catch up the blog haha hope it is not hard for me… 🙂


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